suicidal
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Ajouté le : 18/07/2007 08:39
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Paranoïa
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Pour les articles homonymes, voir Paranoïa (homonymie).
La paranoïa (du grec παρά pará « à côté » et νοῦς noûs « esprit ») est au sens premier une maladie mentale chronique du groupe des psychoses, caractérisée par un délire d'un type particulier dit délire paranoïaque et dont il existe plusieurs types. Il faut en différencier la personnalité paranoïaque, qui est un caractère particulier chez certains sujets, mais sans développement d'un délire (même si une personnalité paranoïaque peut évoluer vers une authentique paranoïa). Enfin, le terme paranoïa est aujourd'hui utilisé de manière beaucoup plus triviale et journalistique pour rendre compte d'états qui ne sont pas en eux-mêmes pathologiques, comme la méfiance.
Sommaire
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* 1 Présentation générale
* 2 Les personnalités ou caractères paranoïaques
o 2.1 La personnalité (ou caractère) paranoïaque
o 2.2 La personnalité sensitive
* 3 Description de la psychose paranoïaque ou paranoïa
o 3.1 Caractères communs
o 3.2 Les délires passionnels
+ 3.2.1 Érotomanie
+ 3.2.2 Délire de jalousie
+ 3.2.3 Délire de revendication
o 3.3 Le délire d’interprétation de Sérieux et Capgras
o 3.4 Le délire de relation des sensitifs de Kretschmer
* 4 Complications
o 4.1 Personnalité paranoïaque
o 4.2 Psychose paranoïaque
* 5 Dangerosité
* 6 Diagnostic différentiel
o 6.1 La paranoïa ne doit pas être confondue avec :
o 6.2 Certains produits peuvent donner des réactions paranoïaques transitoires
* 7 Traitement
o 7.1 La relation avec le patient paranoïaque
o 7.2 Traitement médicamenteux
o 7.3 Psychothérapie
o 7.4 Hospitalisation
* 8 Théories sur l'origine de la paranoïa
* 9 Problèmes posés par l'utilisation de ce diagnostic
* 10 La paranoïa dans l'art
o 10.1 Histoire de l'art
o 10.2 Cinéma
o 10.3 Littérature
* 11 Notes et références de l'article
* 12 Voir ausi
o 12.1 Articles connexes
o 12.2 Bibliographie indicative
o 12.3 Ressources en ligne
Présentation générale [modifier]
Historiquement, le terme de paranoïa était utilisé en Allemagne tout au long du XIXe siècle pour qualifier tout type de délire. En 1879, Richard von Krafft-Ebing isole les formes hallucinatoires (paranoïa hallucinatoria) des autres délires (paranoïa combinatoria). C'est Emil Kraepelin qui définit plus précisément la paranoïa à la fin du XIXe siècle comme
le « développement lent et insidieux d'un système délirant durable et impossible à ébranler, et par la conservation absolue de la clarté et de l'ordre de la pensée, du vouloir, et de l'action »[1].
Dès lors, la paranoïa est définie comme un délire chronique, organisé, structuré, logique dans son développement, comportant le plus souvent un sentiment de persécution, entraînant une forte adhésion du patient, mais n'entravant pas les autres fonctions psychiques. Ce type de délire, dit délire paranoïaque apparaît préférentiellement chez des sujets marqués par un trouble de la personnalité paranoïaque pré-éxistant.
En français, l'adjectif qui correspond à paranoïa est paranoïaque et il ne doit pas être confondu avec le terme paranoïde, de sens trés différent (délire paranoïde) et utilisé pour décrire certains types de schizophrénie.
Les personnalités ou caractères paranoïaques [modifier]
Article détaillé : Trouble de la personnalité paranoïaque.
Le diagnostic de troubles de la personnalité suppose, chez les personnes affectées :
* un ensemble de traits de personnalité apparaissent généralement lors de l'adolescence et remarquablement stables dans le temps,
* qui sont fixes et rigides,
* et qui entraînent soit une souffrance, soit des dysfonctionnements.
Il est d'usage de distinguer deux types de personnalités paranoïaques : la personnalité (ou caractère) paranoïaque proprement dite, et la personnalité sensitive. Ils sont susceptibles de diverses complications.
Il faut cependant noter que dans certaines situations (syndrome dépressif, trouble anxieux, stress) on peut observer des traits qui pourraient faire évoquer une personnalité sensitive, mais qui sont liés à l'état psychologique, et donc contextuels, transitoires et réversibles. On ne peut donc pas parler dans ce cas de trouble de la personnalité.
La personnalité (ou caractère) paranoïaque [modifier]
Ce trouble affecte 0.5 à 2.5% de la population générale[2]. D'un point de vue sémiologique les personnalités paranoïaques se caractérisent par quatre traits fondamentaux qui entraînent à terme une inadaptabilité sociale :
1. la surestimation pathologique de soi-même ;
2. la méfiance extrême à l'égard des autres ;
3. la susceptibilité démesurée ;
4. la fausseté du jugement.
Le DSM-IV définit ainsi le trouble de la personnalité paranoïaque : Etat de méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées de manière malveillante. La personnalité paranoïaque implique la présence d'au moins 4 des 7 symptômes suivant :
* Le sujet s'attend, sans raisons suffisantes, à ce que les autres l'exploitent, lui nuisent ou le trompent
* Il est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ces amis/associés
* Il est réticent à se confier à autrui car il craint que l'information ne soit utilisée contre lui
* Il discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans les événements anodins
* Il ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné
* Il perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, auxquelles il va réagir par la colère ou la contre-attaque
* Il met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint.
La personnalité sensitive [modifier]
C'est un type de personnalité paranoïaque marqué par un sens élevé des valeurs morales, l'orgueuil (une haute estime de soi-même, qui conduit à se considérer comme jamais suffisamment reconnu à sa juste valeur), une hyperesthésie relationnelle entraînant une grande vulnérabilité dans les contacts sociaux, et une tendance à l'autocritique, à l'intériorisation douloureuse des échecs et à la susceptibilité. On ne retrouve pas l'hypertrophie du moi ni la quérulence présentes chez les autres personnalités paranoïaques.
Description de la psychose paranoïaque ou paranoïa [modifier]
Il existe plusieurs types de paranoïas qui possèdent cependant un certain nombre de caractères communs.
Caractères communs [modifier]
La paranoïa est une affection mentale chronique du groupe des psychoses. Elle survient en général entre 30 et 40 ans, chez des individus qui présentaient le plus souvent une personnalité paranoïaque préalable, et elle est centrée sur un délire. Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes (c'est-à-dire des idées manifestement en désaccord avec la réalité et les croyances habituellement partagées) dont le sujet est convaincu[3] Au cours de la paranoïa, ce délire est dit délire paranoïaque, et il est complètement différent du délire paranoïde observé quant à lui dans la schizophrénie. C'est une différence de nature et pas de degré qui existe entre les deux termes comme le montre le tableau suivant :
Délire paranoïde vs délire paranoïaque Délire paranoïde Délire paranoïaque
Mécanisme délirant Mécanismes multiples (hallucinations, interprétations...) Mécanisme principalement interprétatif
Thématique délirantes Thèmes multiples Thème unique (persécution, préjudice, complot, jalousie...)
Degré de systématisation du délire Non systématisé (pas de cohérence interne) Hautement systématisé
Le délire paranoïaque présente donc plusieurs particularités :
* Il utilise presque uniquement pour s'édifier un mécanisme d'interprétation. Autrement dit, le sujet perçoit bien ce qui lui arrive, mais il attribue à son expérience un sens différent de la réalité. (Exemple : "Le feu est passé au rouge quand je suis arrivé en voiture, cela montre bien qu'on me surveille".
* Les thèmes (c'est-à-dire le contenu) du délire sont variés, mais concernent souvent des idées de persécution, de préjudice, de jalouise, de complot, etc.
* Le délire est dit hautement systématisé c'est-à-dire qu'il présente un haut degré de cohérence interne. Dans la mesure où il se développe de manière parfaitement cohérente et logique, même si cela est sur des prémisses fausses, il peut entraîner l'adhésion complète de l'auditeur.
* Enfin, le délire paranoïaque est dit :
o soit en secteur lorsqu'il reste limité à un domaine de la vie du patient (Ex: un homme délire sur le fait qu'il est trompé par sa femme, mais ne présente aucune idée délirante dans les autres secteurs de sa vie);
o soit en réseau, lorsque le délire concerne peu à peu tout le fonctionnement psychique du sujet et tous les secteurs de sa vie (comme dans la théorie du complot généralisé).
Le délire peut être en sourdine plusieurs années, avant que n'éclatent les troubles. Lorsque la maladie est déclarée, elle devient chronique, évoluant par poussées. Il existe trois types principaux de délires paranoïaques : délires passionnels, délire d'interprétation et délire de relation des sensitifs.
Les délires passionnels [modifier]
Ils sont dits passionnels du fait de la nature du sentiment qui les inspirent : la passion[4]. Ces délires débutent par une première interprétation de la réalité "Si ma femme est rentrée précipitemment dans sa chambre c'est qu'elle le cache une liaison" (interprétation délirante) ou parfois par une intuition initiale "Brutalement, j'ai tout compis pour ma femme, tout est devenu clair" (intuition délirante initiale). Ils se développent ensuite avec une forte charge émotionnelle qui peut rendre ces patients dangereux. En revanche, le délire ne s'étend pas à d'autres domaines, il reste limité à un principal objet (délire en secteur).
Érotomanie [modifier]
Article détaillé : Érotomanie.
Le délire érotomaniaque correspond à la conviction délirante d'être aimé secrètement par une personne généralement plus favorisée socialement.
Délire de jalousie [modifier]
Il touche surtout les hommes, s'installe de manière insidieuse, souvent dans un contexte d'alcoolisme. Le délire se nourrit progressivement d'événement anodins, banals, mais dont chacun vient alimenter et renforcer le délire.
Délire de revendication [modifier]
Ce sont les délires systématisés et en secteur, essentiellement basés sur l'interprétation délirante. Ils repose sur la croyance délirante en un préjudice subi, accompagné d'exaltation, de quérulence et d'agressivité. Il s'agit pour ces patients de "faire surgir la vérité" ou de punir les coupables.On distingue :
* L'idéaliste passionné : passionné par un cause (politique, mystique, sociale), il se fait une "mission" de la porter, et de la transmettre de manière fanatique, et d'en être le prosélyte infatigable;
* L'inventeur méconnu : cherchant à faire reconnaître son invention présumée ou l'antériorité de celle ci par rapport à sa découverte "officielle";
* Le quérulent processif : conviction délirante d'avoir été lésé, multiplication des recours en justice et des procédures contre ses persécuteurs présumés;
* Le délire de filiation : conviction délirante d'une ascendance illustre (souvent royale, aristocratique, ou d'autre personnage en vue)
Le délire d’interprétation de Sérieux et Capgras [modifier]
Article détaillé : Délire d’interprétation de Sérieux et Capgras.
Les thèmes du délire, c'est-à-dire le contenu des interprétations concernent des idées de persécution, de préjudice, de complot. L'évolution fait que peu à peu, l'ensemble des événements rencontrés par le sujet vont être rattachés au système délirant. Par exemple si un proche, ou un collègue, ou un médecin tente de rassurer le sujet en lui disant qu'il "se fait des idées", cela sera immédiatement interprété comme un signe d'appartenance au "complot". C'est ce qu'on appelle un délire "en réseau" puisqu'il s'étend peu à peu à toute la vie psychique, et concerne tous les domaines (affectif, relationnel et psychique) de la vie du sujet. L'évolution est chronique.
Le délire de relation des sensitifs de Kretschmer [modifier]
Article détaillé : Délire de relation des sensitifs.
Le délire de relation des sensitifs s'installe chez l'adulte, chez des sujets qui présentaient antérieurement une personnalité marquée par la sensitivité. Un état délirant apparaît progessivement, généralement à la suite d'échecs ou de déceptions. Les thèmes du délire, c'est-à-dire le contenu des interprétations concernent des idées de persécution, de préjudice, d'hostilité et de mépris dont le sujet serait victime, ou d'atteinte de ses valeurs morales. Le délire est en général limité au cercle proche du patient (sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins, etc). Il est vécu douloureusement et de manière solitaire. Il se complique généralement d'épisodes dépressifs parfois sévères. Contrairement à ce qui se passe dans les autres types de paranoïa, il n'y a pas de réaction d'agressivité envers l'entourage, peu de réaction bruyante, ni de dangerosité tournée vers autrui. Le risque suicidaire existe au cours des épisodes dépressifs. L'évolution est moins souvent chronique que dans les autres paranoïas.
Complications [modifier]
Personnalité paranoïaque [modifier]
Le risque est principalement l'évolution vers une psychose paranoïaque constiuée. Elle n'est pas systématique, et le patient peut montrer jusque-là une parfaite adaptation sociale (normopathie).
Psychose paranoïaque [modifier]
* Syndrome dépressif avec risque suicidaire (c'est dans la paranoïa sensitive que cela est le plus fréquent)
* Passage à l'acte hétéro-agressif sous-tendu par des motivations délirantes. Cela peut aller jusqu'au meurtre du persécuteur désigné.
Dangerosité [modifier]
La dangerosité psychiatrique des patients affectés par des psychoses paranoïaques n'est pas à négliger. Elle est d'autant plus à craindre :
* qu'il existe un persécuteur désigné
* que le délire évolue de longue date et s'est enrichi au cours du temps
* qu'il existe un trouble de l'humeur concomittant
* qu'il existe un alcoolisme
Diagnostic différentiel [modifier]
La paranoïa ne doit pas être confondue avec : [modifier]
* La schizophrénie (mais on observe dans cette dernière un repli autistique, un syndrome dissociatif, et le délire y est de type paranoïde);
* La psychose hallucinatoire chronique (le mécanisme du délire y est presque uniquement hallucinatoire);
* La paraphrénie (le délire est à thème fantastique, imaginatif, sans persécution);
* La bouffée délirante aiguë (il s'agit d'adultes plus jeunes, les troubles apparaissent brutalement et sont transitoires de l'ordre quelques semaine à quelques mois);
* Une confusion mentale
* Un syndrome démentiel débutant (association à une détérioration mentale débutante).
* Un trouble de l'humeur, en effet certains cas de dépressions comportent un délire persécutif. Dans ce cas-là, les signes de paranoïa apparaissent de manière contemporaine au trouble de l'humeur.
* Des éléments paranoïaques sont fréquemment observés au cours des encéphalopathies alcooliques comme le syndrome de Korsakoff
* Enfin, certaines tumeurs cérébrales, notamment dans la région du lobe frontal du cerveau, peuvent donner des tableaux évoquant la paranoïa.
Certains produits peuvent donner des réactions paranoïaques transitoires [modifier]
On parle alors communément de "bad trip" ou de "trip parano". Les produits suivants sont les plus souvent incriminés :
* Cannabis et tous les dérivés du THC
* Cocaïne et Crack
* Hallucinogènes
Traitement [modifier]
Compte tenu du déni des troubles qui accompagne cette affection, bon nombre de personnes qui en sont atteintes restent sans suivi. Le délire paranoïaque installé est pris dans le caractère et la construction même de la personnalité. Souvent toute proposition de soins est interprétée comme une agression. Du fait des modalités relationnelles particulières des patients paranoïaques, et du risque que le soignant soit intégré au délire et désigné comme persécuteur, la prise en charge est rarement possible en cabinet, souvent elle est institutionnelle, faisant appel à une équipe pluridisciplinaire de soignants.
La relation avec le patient paranoïaque [modifier]
La relation thérapeutique avec le patient paranoïaque est difficile. Le risque est que le thérapeute soit initialement idéalisé, avant que cet amour ne se transforme en haine et en sentiment persécutif. Dans ces circonstances, il n'est pas rare que de tels patients développent une relation délirante avec leur médecin ou leur thérapeute. Il est ainsi important de garder toujours une position chaleureuse mais suffisament distante, et de travailler en équipe autour du patient.
Traitement médicamenteux [modifier]
* Le traitement médicamenteux de fond de la psychose paranoïaque fait principalement appel aux neuroleptiques dits incisifs, c'est-à-dire possèdant des propriétés antidélirantes (halopéridol, risperidone, olanzapine...) qui permettent de réduire le délire sans parvenir toujours à le supprimer complètement.
* Au cours des phases dépressives et dans le délire de relation des sensitifs, un traitement antidépresseur peut-être indiqué.
* Lors des exacerbations anxieuses, des périodes d'agitation ou de risque de passage à l'acte, un neuroleptique plus sédatif peut être prescrit (cyamémazine, chlorpromazine, lévopromazine...) de manière transitoire.
Psychothérapie [modifier]
La place des psychothérapies dans le traitement est restreinte pour ces patients qui ne se considèrent généralement pas comme malades et qui possèdent de faibles capacités d'introspection et de remise en question. Elles peuvent cependant être proposées dans certains cas.
Hospitalisation [modifier]
Idéalement, les soins s'organisent en ambulatoire, mais dans certains cas, une hospitalisation est nécessaire :
* Lors de phases dépressives faisant courir un risque de passage à l'acte suicidaire, parfois accompagné d'homicide (suicide étendu).
* Au cours des phases d'exacerbation délirante, sutout s'il existe un persécuteur désigné, c'est-à-dire une personne que le patient rend responsable des ennuis qu'il traverse (une personne à l'origine du complot contre lui, des persécutions qu'il endure, etc.) Dans ces cas-là, un risque d'agression voire d'homicide existe faisant de l'hospitalisation une urgence absolue.
En France, l'hospitalisation doit alors se faire sur le mode de l'hospitalisation sous contrainte, et plus précisément de l'hospitalisation d'office (HO), mesure administrative décidée par le Préfet et permettant l'hospitalisation des patients représentant un danger pour l'ordre public et la sûreté des personnes, lorsque ce danger est lié à un trouble mental. L'hospitalisation permet la prise en charge par une équipe soignante pluridisciplinaire, ce qui autorise le plus souvent un apaisement et une stabilisation des troubles si une relation thérapeutique parvient à être ébauchée.
Théories sur l'origine de la paranoïa [modifier]
Il n'y a pas de cause univoque biologique ni génétique reconnue à la paranoïa. Pour la psychanalyse, la paranoïa trouve sa source sur une blessure narcissique précoce (lors des premières interactions entre un sujet, plus ou moins fragile et son milieu plus ou moins capable de le rendre encore plus vulnérable). Les premières identifications sont défaillantes et le trouble de la personnalité progresse souvent de manière latente jusqu'à l'adolescence. Freud et Lacan se sont intéressés à la psychanalyse de la paranoïa, notamment à travers l'étude de l'autobiographie d'un magistrat, le Président Schreber. Ils ont décrit des mécanismes de défense prévalents au cours de la paranoïa : le clivage du moi, la projection et le déni.
Problèmes posés par l'utilisation de ce diagnostic [modifier]
La cabale de wikipedia : complot ou paranoïa?
La cabale de wikipedia : complot ou paranoïa?
* Certaines recherches du champ de la sociologie ont mis en évidence que l'attribution du diagnostic de paranoïa pouvait constituer un moyen de délégitimer la parole de groupes minoritaires[5].
* Selon certains auteurs le fonctionnement paranoïaque pourrait être appliqué de manière collective à des groupes, notamment à certains groupes à fonctionnement totalitaire.
* Un diagnostic de paranoïa posé dans un contexte totalitaire est hautement suspect. Il a parfois été utilisé pour museler les opposants politiques en les faisant interner, comme en URSS : Alexandre Soljenitsyne fut ainsi considéré comme paranoïaque par les autorités de son pays.
* La paranoïa entretien des liens étroits avec la théorie du complot. Il est parfois trés difficile de faire la part des choses, les délires paranoïaques apparaissant souvent comme fortement logiques et cohérents, ils sont susceptibles de convaincre les auditeurs. Dans un certain nombre de cas, les individus affirmant connaître une théorie du complot et se faisant le devoir d'en prévenir le monde, sont des sujets paranoïaques.
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